Saint Marc, Apôtre du Christ
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Saint Marc |
Bonne lecture et bonne fête aux Marc !!!
🦁 1. Un Évangéliste de feu, au service de Pierre
Saint Marc, connu également sous le nom de Jean Marc, naquit au tout début de l’ère chrétienne, dans la sainte ville de Jérusalem, au cœur du peuple élu et dans l’effervescence des premiers temps de l’Église. Sa maison familiale joua un rôle capital dans l'histoire de la foi : selon la tradition, c’est dans la maison de sa mère Marie que les Apôtres se réunirent après l’Ascension du Christ, et que le Saint-Esprit descendit à la Pentecôte. Ce lieu devint l’un des tout premiers cénacles de la foi chrétienne, un berceau d’or pour les prémices de l’Évangile.
Issu d’une famille juive de culture hellénistique, Marc grandit donc dans un univers mêlant l’héritage biblique et les influences du monde gréco-romain, ce qui le prédisposait naturellement à devenir le pont entre Israël et les nations. Il est probable qu’il ait connu personnellement le Christ durant son ministère terrestre. Plusieurs Pères de l’Église l’identifient comme le jeune homme qui s’enfuit nu lors de l’arrestation de Jésus (Mc 14, 51-52), un détail si étrange qu’il pourrait bien désigner une expérience personnelle et intime.
Dès les premières années de l’Église, Marc se met au service des grands Apôtres. Il accompagne d’abord saint Paul et Barnabé (son cousin) dans leurs premières missions apostoliques. Mais une dissension survient entre Paul et Marc, ce dernier ayant quitté la mission à un moment crucial, peut-être effrayé par les périls. Paul, d’un naturel inflexible, s’en souvient et refuse de l’emmener de nouveau (Ac 15, 37-39). Ce passage délicat montre que les saints ne sont pas des statues, mais des hommes, traversés par les passions, les déceptions, les réconciliations.
Ce n’est que plus tard, dans les lettres les plus tardives de Paul, que l’on retrouve la trace de Marc, cette fois réhabilité, estimé, chéri. Paul le qualifie de « précieux pour le ministère » (2 Tm 4,11). Preuve que la grâce réconcilie les cœurs, et que la fidélité peut renaître des fautes passées.
Mais c’est surtout avec saint Pierre que Marc noue le lien le plus fort. Pierre l’appelle affectueusement « mon fils » (1 P 5,13), et selon la Tradition unanime, c’est Marc qui mit par écrit les enseignements de Pierre à Rome, donnant naissance à l’un des quatre Évangiles. Il fut le scribe inspiré du Prince des Apôtres, le témoin indirect mais fidèle de la vie du Christ. Ce rôle d’interprète et d’écrivain, tout en humilité, tout en discrétion, fait de lui un maillon essentiel de la Révélation.
Ainsi, dès les premiers pas de l’Église, Marc est au cœur du feu, entre les grands piliers de la foi naissante. Il incarne cette Église primitive : ardente, missionnaire, fragile parfois, mais inlassable. Il est le disciple entre deux mondes : celui de Jérusalem et celui de Rome, celui de Pierre et celui de Paul, celui des racines et celui des routes.
✍️ 2. L’Évangéliste du Verbe : l’écrivain de saint Pierre et le scribe du rugissement de Dieu
Si les évangélistes sont les quatre vivants entourant le trône de l’Agneau dans l’Apocalypse, alors Marc est le lion. Ce n’est pas une image vaine, elle traduit une vérité profonde sur son œuvre. Son Évangile s’ouvre par un cri, par un appel brûlant dans le désert :
« C'est la voix de celui qui crie dans le désert : préparez le chemin du Seigneur ! » (Marc 1,3)
Le ton est donné. Marc n’écrit pas pour discourir, il écrit pour réveiller, secouer, transmettre un feu ou une flamme.
Son Évangile est le plus court des 4 que l'on connaît, mais aussi le plus nerveux, le plus direct, presque haletant. L’Esprit et le ton qu'il donne dans son écriture sont tellement forts, qu'on sent qu'il presse les hommes à croire, à se convertir, à suivre sans tarder le Maître. L’on y trouve un Christ en mouvement, qui marche, qui guérit, qui chasse les démons, qui s’élève en puissance et en autorité dès la première ligne. Saint Marc ne décrit pas tant, il témoigne ; il ne s’arrête pas sur des discours longs, mais montre l’action du Christ comme une œuvre éclatante, immédiate, irrésistible et très convaincante.
C’est sans doute en écoutant les homélies de saint Pierre à Rome, souvent données dans un style simple, mais ardent et coloré, que Marc a puisé l’essentiel de sa narration. Les Pères de l’Église, comme Papias et Irénée de Lyon, sont unanimes : Marc est le secrétaire fidèle de Pierre, et son Évangile n’est autre que la mémoire de Pierre couchée par écrit. Or Pierre, le pêcheur du lac de Galilée, n’était pas un philosophe, mais un homme de geste, de feu, de foi vécue. C’est pourquoi Marc nous livre l’Évangile du combat, de la victoire du Christ sur le mal, du Royaume de Dieu qui s’impose dans la chair des hommes.
Ce style unique fait de Marc un apôtre de la puissance de Dieu, et son Évangile est un livre de missionnaires : concis, tranchant, plein d’autorité. C’est par cette plume, trempée dans le sang du Christ et l’encre de l’Esprit, que des générations de croyants seront touchés. Les plus anciens exorcismes chrétiens invoquent souvent le Christ tel que Marc le décrit, dominateur des démons et guérisseur des corps.
On raconte qu’un jour, un païen cultivé, impressionné par la majesté de ce texte, déclara :
« Voici un Dieu qui n’a pas besoin de convaincre par la parole, il s’impose par ce qu’il est. »
Et un vieux moine, entendant cela, répondit :
« C’est que saint Marc a donné à l’Église non un parchemin, mais un rugissement. »
Ainsi, le lion ailé qu’on associe à saint Marc n’est pas seulement un symbole artistique : c’est une vérité théologique. Marc a rugi l’Évangile pour l’éternité, et ce rugissement ne cesse encore aujourd’hui de réveiller les âmes assoupies.
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Monastère Mor Marqos, où aurait habité Saint Marc selon la tradition syriaque |
🏛 3. L’apôtre d’Alexandrie : fondation d’une Église au milieu des idoles
Après avoir servi Pierre, Marc ne s’endort pas dans le confort d’une Église installée : le feu et l'esprit missionnaire le consume. L’Esprit l’emmène plus loin, vers les terres brûlantes de l’Afrique, vers Alexandrie, ville somptueuse et redoutable, foyer d’intellectuels païens, de commerçants orgueilleux et de philosophes aux mille dieux, en Égypte. Il y vient seul, avec l’Évangile, et la force du Christ pour seule arme.
Dans cette cité d’orgueil et de magie, Marc ne tremble pas. Il annonce le Christ aux Grecs, aux Juifs, aux Égyptiens, dans les ruelles bruyantes comme dans les cercles d’érudits. Une tradition ancienne raconte qu’à peine arrivé, sa sandale se brisa. Il entra alors chez un cordonnier pour la faire réparer. L’homme s’appelait Anien, et tandis qu’il cousait le cuir, il se blessa l’index avec son alêne. Marc, inspiré, traça un signe de croix sur la blessure, qui guérit aussitôt. Bouleversé, le cordonnier demanda qui il était, et Marc lui répondit :
« Je suis serviteur de Jésus-Christ, le Fils du Dieu vivant. »
C’est ainsi que la première conversion d’Alexandrie eut lieu, et elle a eu lieue dans une boutique d’un artisan. Par ailleurs, Anien deviendra le premier évêque d’Alexandrie après Marc.
Mais l’apôtre ne s’arrête pas là. Il prêche dans les maisons, les ateliers, les marchés. Il enseigne le baptême, l’Eucharistie, la prière. Il fonde des écoles de catéchèse, des lieux de formation chrétienne où le feu de la vérité évangélique vient illuminer les antiques sagesses. Bientôt, des foules viennent écouter ce juif étrange au regard profond et à la voix grave, qui parle d’un Dieu qui aime les hommes jusqu’à mourir pour eux.
Il est l’un des tout premiers à unir la pensée grecque et la foi chrétienne, à montrer que la Croix n’est pas folie mais sagesse, et que le Christ est la Vérité que les sages ont toujours cherchée sans la nommer. Son influence est telle que l’Église d’Alexandrie deviendra l’un des plus grands centres théologiques du monde chrétien, donnant naissance à des géants comme Clément, Origène, ou Athanase.
Mais dans l’ombre, la haine grandit. Les païens, irrités par ses succès, le surveillent, le dénoncent, l’accusent. Mais Marc n’a pas peur. Un jour, il dit à ses disciples ces paroles bouleversantes :
« La semence germe sous la terre, et nul ne voit encore la moisson, mais Dieu sait ce qu’Il a semé. »
Et il continua de prêcher, de guérir, d’aimer, avec le courage tranquille de ceux qui ont déjà donné leur vie.
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Intérieur de la Chapelle Saint Marc à Alexandrie (Égypte) |
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Prédication de Saint Marc à Alexandrie (tableau de Giovanni Bellini, à Venise, XVème siécle) Le Tableau préféré de la rédaction, c'est magnifique |
🩸 4. La couronne du martyre : le sang du semeur et la gloire d’un peuple
L’année 68 de notre ère, La parole de Marc résonne dans tout Alexandrie. Les temples sont moins fréquentés, les idoles vendent moins de cierges, les baptistères se remplissent et les cœurs s’ouvrent au Christ. La croix du Christ commence à dominer les pyramides du monde ancien. Alors la rage païenne éclate. Un groupe de fanatiques, furieux de voir leur cité lentement conquise par cet évangile d’amour et de vérité, fomentent un complot.
Le jour de Pâques, alors que Marc célèbre la Résurrection dans une crypte avec ses fidèles, les ennemis enfoncent la porte. Ils le traînent dans les rues, le ligotent avec des cordes, et l’entraînent brutalement à travers la ville, les pavés déchirant sa chair, ses os meurtris contre les murs des maisons où il avait prêché l’Évangile. On raconte que tout au long du supplice, il priait, les yeux levés vers le ciel, et disait :
« Seigneur, je T’offre mon sang en retour de Ton amour. »
Le soir venu, on le jeta dans un cachot. Là, Marc eut une vision splendide : le Christ lui apparut dans la lumière, le réconfortant, le fortifiant, lui promettant la couronne de la vie éternelle. Le lendemain, les bourreaux le reprirent, le traînèrent une seconde fois, et c’est dans cette seconde épreuve que son âme fut enfin arrachée à son corps meurtri pour rejoindre les cieux. Le sang de Marc coula sur le sol d’Alexandrie comme une semence divine, sanctifiant à jamais cette terre païenne.
Les chrétiens, en secret, récupérèrent son corps et l’ensevelirent dignement. Sa tombe devint aussitôt un lieu de prière et de miracles. Et lorsque des siècles plus tard, les Croisés vénitiens s’emparèrent de ses reliques pour les transporter à Venise, ce fut une preuve éclatante que l’Église tout entière reconnaissait en lui un prince des évangélistes et un père de nations.
Mais cette dépouille n’échappa pas aux outrages de l’histoire. Les protestants, au XVIe siècle, saccagèrent nombre de reliques en Égypte comme en Europe, par haine des saints. Et les révolutionnaires français eux-mêmes, dans leurs élans de fureur antichrétienne, profanèrent des lieux consacrés à Marc. Mais nul ne peut éteindre la mémoire d’un martyr, car la vérité que Marc a proclamée demeure dans l’Église, plus vive que les pierres et les os.
Et aujourd’hui encore, l’Église copte orthodoxe vénère saint Marc comme son fondateur, et des millions de fidèles lui rendent hommage dans leur prière, leurs chants, leurs jeûnes. Il est le père d’un peuple chrétien d’Égypte, et l’évangéliste dont la parole continue de guérir les âmes.
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Le Martyre de Saint Marc dans la Légende Dorée |
🏛️ 4. Un culte glorieux sauvé
Les reliques de saint Marc furent vénérées à Alexandrie, jusqu’à ce qu’en 828 deux marchands vénitiens les emportent à Venise, prétendant les soustraire à la profanation musulmane. Les ossements du saint reposent depuis dans la célèbre basilique Saint-Marc, où le lion ailé devint l’emblème de la ville , et c'est également pour cela que Saint Marc est le Saint Patron de la ville de Venise.
Mais l’histoire de ses reliques n’est pas sans blessures : en Égypte comme à Venise, elles furent menacées à plusieurs reprises par des profanations, notamment pendant les périodes iconoclastes et les attaques musulmanes, qui voyaient dans les reliques des témoins gênants de la foi incarnée. C'est pour cette raison aussi que les reliques de Saint Marc ont été préservé en Europe, loin des attaques musulmanes.
Cependant, lorsque Napoléon Ier conquiert Venise en 1797, beaucoup d'objets précieux dans le basilique Saint Marc furent pillés, mais les reliques les plus importantes ont été miraculeusement préservées.
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Crypte et Tombeau de Saint Marc à Venise |
📖 5. Le style de l’Évangile de Marc : la hâte du ciel, le glaive de Dieu
Parmi les quatre Évangiles, celui de saint Marc se distingue non par sa longueur, mais par sa densité brûlante, sa vivacité foudroyante, sa puissance narrative. C’est l’Évangile du choc, du sursaut, de l’action immédiate. Il ne s’attarde pas à des généalogies ou des développements doctrinaux, il entre dans le vif du mystère. C’est un cri de guerre contre le mal, un récit haletant où le Christ agit comme un roi en marche. On y entend les pas pressés du Sauveur, la clameur des foules, le tumulte des miracles.
Marc emploie sans cesse le mot grec εὐθύς (euthus) : « aussitôt », « immédiatement », plus de quarante fois dans son évangile. Ce n’est pas un tic d’écriture, mais une théologie implicite : Dieu ne tarde pas à secourir l’homme, Il vient en hâte, comme un père courant vers son enfant perdu. Le Verbe incarné ne disserte pas, Il agit. Il guérit. Il pardonne. Il pleure et commande. Il chasse les démons d’un mot, touche les lépreux sans crainte, et affronte le pouvoir religieux avec une majesté simple et souveraine.
C’est un style parfaitement adapté au public que Marc vise : les Romains, hommes de l’ordre, du pouvoir, de la volonté. Ces fils de l’aigle impérial ne s’embarrassent pas de théories : ils veulent voir un Dieu qui agit, un Dieu qui sauve. Et Marc leur montre un Christ non pas assis en cercle sur une montagne, mais toujours en mouvement, marchant, guérissant, souffrant. Son Jésus est un chef militaire de l’âme, un roi humble mais invincible, dont la croix est un étendard et non une défaite.
C’est pourquoi ce style a traversé les siècles avec une intensité intacte. On y sent l’urgence divine, le drame du salut, l’amour qui ne calcule pas, la Passion vécue non comme un supplice, mais comme une conquête. Et lorsque Marc écrit le cri du centurion romain au pied de la croix « Vraiment, cet homme était le Fils de Dieu ! », il donne la clef de tout son évangile : le plus fort, c’est le plus crucifié.
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Première page (en latin) de l'Évangile de Saint Marc (1486) |
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Papyrus (Saint Marc 8,35 - 9,1) datant de l'an 250 environ |
🕊️ 6. Une vie d’humilité et de silence
Saint Marc, ce pilier discret de l’Église naissante, n’est pas de ceux que l’histoire profane célèbre. Et pourtant, il est là, tapis dans les plis de l’Évangile, comme une lumière derrière le rideau, comme l’écho d’une voix qui ne cherche jamais à être la première. Il a donné au monde un trésor spirituel d’une portée inestimable qui est son Évangile, et pourtant, il ne parle presque jamais de lui-même. Pas de longs discours autobiographiques, pas de titres pompeux : seulement des traces légères, des silences habités, des présences furtives mais pleines d’âme. Il pensa avant tout au Christ, au salut des âmes.
Dans les Actes des Apôtres, il apparaît comme un jeune homme pieux et ardent, compagnon de Barnabé, puis de Paul, qu’il accompagnera dans ses premières missions avant d’être un temps rejeté, puis réintégré dans l’intimité apostolique. Plus tard, il devient le disciple bien-aimé de saint Pierre à Rome, celui qui prend soin de lui comme d’un père vieillissant, le scribe fidèle qui recueille les souvenirs du Prince des Apôtres pour en faire un Évangile. Il est cet homme silencieux qui écoute pendant que d’autres parlent, qui sert pendant que d’autres enseignent. Il est la plume trempée dans les larmes et le sang de la première Église.
Ce trait d’effacement transparaît jusque dans un passage mystérieux de son Évangile, où un détail qu’aucun autre n’a rapporté. Lors de l’arrestation de Jésus, un jeune homme, vêtu d’un simple drap, s’enfuit nu pour échapper aux soldats (Marc 14,51-52). Cet épisode énigmatique semble gratuit, presque inutile, sauf si l’on comprend qu’il s’agit d’un clin d’œil modeste de Marc lui-même, une manière poétique de se glisser dans le récit sans se nommer. Comme s’il disait à travers ce geste : « J’étais là, mais je ne veux pas qu’on me voie. »
Cette humilité radicale est le sceau de sa sainteté. Marc a écrit un des textes les plus puissants de l’histoire humaine, et pourtant il s’est effacé derrière le Christ, derrière Pierre, derrière l’Église. Il a vécu ce que tant de saints ont compris : que le vrai bâtisseur du Royaume est souvent celui qui disparaît dans l’ombre du sanctuaire, celui qui accepte de ne pas être reconnu, pour que Dieu seul soit glorifié.
Il n’a pas cherché à faire carrière dans l’Église. Il a préféré le silence à la gloire, le service à l’autorité, la fidélité au renom. C’est ainsi qu’il est devenu grand aux yeux du Ciel. Son nom, Marc, signifie « marteau » ou « guerrier », mais c’est par la douceur et la discrétion qu’il a frappé les cœurs. Il nous enseigne que l’humilité, loin d’être une fuite, est un chemin royal vers le cœur de Dieu.
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Fresque (environ l'an 830) représentant Jésus guérissant un muet, avec St Marc à côté du Christ |
🦁 7. Le lion, figure du courage apostolique
Pourquoi le lion est-il le symbole de Marc ? L’explication est multiple : d’abord parce que son Évangile commence par la voix rugissante de Jean-Baptiste dans le désert, annonçant la venue du Christ — comme un lion rugit dans la plaine. Mais plus profondément, Marc est l’évangéliste du courage, celui qui écrit pour les persécutés, pour ceux qui doutent, pour les païens blessés par la violence du monde.
Son lion ailé est un animal céleste, figure de la force tempérée par la grâce. Il rappelle aussi le lion de Juda, image du Christ triomphant. À Venise, on le voit dressé sur les places, tenant sous sa patte l’Évangile ouvert avec ces mots : « Pax tibi Marce, evangelista meus. » (Paix à toi, Marc, mon évangéliste). Le lion est la voix de l’âme forte, droite, inébranlable.
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Le Lion de Saint Marc, à Venise |
📜 8. Le témoignage de Papias : une tradition ancienne
Le témoignage le plus ancien sur Marc nous vient de Papias de Hiérapolis, au début du IIe siècle, qui écrit :
« Marc, étant l’interprète de Pierre, écrivit avec exactitude tout ce qu’il se rappelait, mais non dans l’ordre. Car il n’avait pas entendu le Seigneur ni marché avec lui, mais plus tard, comme je l’ai dit, avec Pierre, qui enseignait selon les besoins, sans faire une composition des discours du Seigneur. Ainsi, Marc ne fit pas d’erreur en écrivant certaines choses comme il les avait retenues. »
Ce témoignage est précieux : il nous révèle que Marc n’est pas un simple auteur, mais un traducteur du feu de Pierre, un scribe de l’Esprit, un serviteur fidèle de la Vérité vivante.
Aussi, Saint Marc est le Saint protecteur de Venise, de l'Égypte, des secrétaires, des notaires, des écrivains, opticiens, vitriers, des greffiers et aussi de la ville de Podgorica (la capitale du Monténégro).
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Papias de Hiérapolis |
✨ Citation
« Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi. » (Marc 7,6)
Parole fulgurante du Christ rapportée par Marc, qui nous rappelle que la foi ne saurait être de façade, mais d’intimité.
« Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi. » (Marc 7,6)
Parole fulgurante du Christ rapportée par Marc, qui nous rappelle que la foi ne saurait être de façade, mais d’intimité.
🙏 Prière à Saint Marc faites par la rédaction !
Ô saint Marc, évangéliste du Christ,
toi qui fus le fils de Pierre et le père d’Alexandrie,
allume en nos cœurs la flamme de l’Évangile.
Apprends-nous à proclamer avec force,
à écrire avec vérité,
et à mourir, s’il le faut, pour Celui qui est la Vie. Amen
Ô saint Marc, évangéliste du Christ,
toi qui fus le fils de Pierre et le père d’Alexandrie,
allume en nos cœurs la flamme de l’Évangile.
Apprends-nous à proclamer avec force,
à écrire avec vérité,
et à mourir, s’il le faut, pour Celui qui est la Vie. Amen
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Manuscrit sur parchemin pourpré à l'encre d'or au IXème Siècle |
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