dimanche 27 avril 2025

Sainte Zita, Une sainteté humble à travers le service et le travail

Sainte Zita, Une sainteté humble à travers le service et le travail

Bonjour à toutes et à tous, nous vous présentons aujourd'hui la Sainte du Jour, Sainte Zita aussi appelée Sainte Zite.
Ce fut une grande Sainte Chrétienne Italienne au cours du XIIIème siècle.
Elle est la Sainte Patronne des servantes, des jardiniers, des domestiques, des gens de maison ainsi que la ville de Lucques en Toscane.
Bonne lecture à tous, sa Vie est passionnante et émouvante !
Bonne fête aux Zita et aux Zite !!! ♱♰
Portrait de Sainte Zita


👶 1. Une enfance de pauvreté lumineuse, bercée par la foi

Sainte Zita vit le jour vers l’an 1218, dans le hameau humble de Monsagrati, au cœur des collines toscanes. Fille d’une famille pauvre mais profondément chrétienne, elle grandit au milieu des oliviers et des terres rocailleuses, là où le labeur quotidien enseignait très tôt aux enfants la dureté de la vie... mais aussi la douceur de l'espérance en Dieu.
Son père, Graziano, était un laboureur honnête, robuste et silencieux, et sa mère, Lucchese, une femme pieuse qui élevait ses enfants dans la crainte du Seigneur, les nourrissant de pain noir, de lait pauvre, mais surtout des trésors de la prière et du catéchisme vivant.

Dès ses premières années, Zita fut enveloppée dans une atmosphère de piété simple et profonde, où le signe de croix précédait chaque repas, où l’Angélus scandait les heures de travail, et où la Vierge Marie était invoquée comme la véritable Dame du foyer.
À peine savait-elle marcher que déjà, dit-on, Zita s’éclipsait derrière les murs de pierres sèches pour réciter des Ave Maria avec la ferveur d’une petite moniale. À six ans, elle avait compris que servir Dieu était l’unique chose nécessaire, et elle répétait sans cesse cette maxime que sa mère lui avait apprise :

« Dieu voit tout, même dans l'ombre. »

Très jeune, elle fit vœu dans son cœur de vivre comme une servante du Seigneur, convaincue que, même en restant toute petite aux yeux du monde, elle pouvait devenir grande aux yeux du Ciel.
Sa pauvreté n’était pas pour elle un fardeau, mais une liberté : celle de n’avoir rien à perdre, sinon son âme, et tout à offrir à Dieu.
Tandis que d’autres enfants rêvaient de beaux habits ou de noces joyeuses, Zita rêvait d’être « la servante de tous », répétant les paroles de Marie :

« Voici la servante du Seigneur, qu'il me soit fait selon votre parole. »

À douze ans, âge où beaucoup cherchent la facilité et les jeux, elle entra comme domestique dans la noble famille des Fatinelli, à Lucques, inaugurant une existence entière vouée à la prière, au service et à l’humilité silencieuse.
Elle emporta dans son maigre baluchon un rosaire usé, un cœur brûlant d'amour pour Dieu et cette conviction inébranlable que la sainteté pouvait se tisser au fil de chaque jour, dans la poussière des cuisines et la fatigue des lessives.

Ainsi s’ouvrait, dans l'anonymat des petites choses, l’épopée cachée d’une sainte qui allait illuminer les siècles sans jamais chercher à briller.

Sainte Zita en Orthodoxe


🍞 2. Une vie de service humble et de prière discrète

Sainte Zita passe une grande partie de sa vie au service de la famille Fatinelli à Lucques, où elle doit jongler avec des tâches simples mais exigeantes : nettoyer, cuisiner, faire la lessive. Si son travail physique est lourd, ce qui la distingue avant tout, c’est la manière dont elle vit son quotidien. Contrairement à beaucoup de ses contemporains, elle ne cherche pas à échapper à la souffrance ou à la fatigue du travail, mais plutôt à les transformer en une offrande à Dieu.

Les conditions de travail n’étaient pas faciles : elle subissait des critiques injustes de la part de ses collègues et parfois de la famille Fatinelli elle-même. Cependant, Zita ne se laissait jamais abattre par les difficultés. Au lieu de répondre aux injustices par la colère ou l’indignation, elle choisissait la voie de l’humilité et du silence. Chaque geste, même le plus ordinaire, était pour elle une occasion de prier intérieurement, de se rapprocher de Dieu. C’est dans cette attitude d’humilité qu’elle se distinguait. Plutôt que de chercher à se mettre en avant, elle se contentait de servir discrètement, sans jamais se faire remarquer.

Au fil du temps, ses maîtres et collègues commencèrent à voir une différence. Sa loyauté, son sens du devoir et sa gentillesse envers les plus pauvres, qui venaient régulièrement frapper à la porte pour recevoir de l’aide, attiraient l’attention. Zita n’hésitait pas à distribuer en cachette la nourriture, les vêtements et même l’argent qu’elle avait en sa possession pour aider ceux qui en avaient besoin. La générosité qu’elle manifestait était simple, mais profonde, et ses gestes ne visaient jamais à attirer les regards.

Elle avait aussi une relation intime avec la prière. Zita était connue pour réciter des prières tout au long de la journée, même pendant qu’elle travaillait. Elle ne perdait jamais de vue l’essentiel : servir Dieu dans chaque tâche, aussi petite soit-elle. Chaque acte quotidien devenait pour elle une forme de prière silencieuse.

Ainsi, Sainte Zita est l'exemple parfait de quelqu’un qui ne cherche pas à briller ni à se faire remarquer, mais qui se consacre pleinement à son devoir et à son service avec un cœur pur. Par son exemple de vie modeste, elle enseigne que l’humilité et le travail bien fait, même dans les petites choses, peuvent être des moyens puissants de sanctification.

Sainte Zita à côté de Fatinelli 


🙏 3. La compassion envers les pauvres et les malades

Un autre aspect qui marque la vie de Sainte Zita est sa profonde compassion envers les pauvres et les malades. Elle vivait dans une époque où les inégalités sociales étaient flagrantes, et bien que son travail dans la maison des Fatinelli puisse paraître ordinaire, c’est sa manière de voir les autres qui la rendait extraordinaire. Elle ne considérait pas les pauvres comme une gêne ou une responsabilité, mais comme des personnes dignes d’amour et de respect.

Elle donnait généreusement de ce qu’elle avait, mais pas seulement sur le plan matériel. Zita savait écouter, comprendre et soutenir moralement les plus démunis. La compassion qu’elle témoignait était authentique : elle savait que la pauvreté n'était pas seulement une question de besoins matériels, mais aussi d’isolement et de souffrance spirituelle. C’est pourquoi, en plus de leur apporter du pain ou des vêtements, elle leur offrait aussi une parole douce et des gestes pleins de sollicitude.

Les malades, eux aussi, occupaient une place importante dans sa vie. Bien qu’elle ne soit pas une guérisseuse reconnue, elle faisait preuve d’une grande bienveillance envers les malades, les accompagnant souvent jusqu’à leur guérison, mais plus encore dans la souffrance. Dans une société où les pauvres étaient souvent marginalisés et ignorés, Sainte Zita agissait comme un modèle de charité chrétienne, prenant soin des plus vulnérables avec toute la tendresse qu’elle possédait.

L’amour qu’elle portait aux autres n'était pas une attitude occasionnelle mais une véritable vocation. Elle vivait cette compassion au quotidien, transformant chaque rencontre, chaque situation difficile en une occasion d’agir avec bonté. C’était là son témoignage authentique de foi : son travail de servante et son engagement envers les pauvres et les malades étaient indissociables de son amour pour Dieu.

C’est probablement cette dimension spirituelle et compassionnelle de sa vie qui a fait de Sainte Zita une figure vénérée, non seulement pour son travail humble, mais aussi pour sa capacité à voir au-delà des apparences et à accorder à chaque personne l’attention et le respect qu’elle mérite.

Sainte Zita aidant un pauvre


🙎4. Un modèle de travail chrétien et de fidélité au service

Sainte Zita incarne parfaitement ce que l’Église enseigne au sujet du travail chrétien : il n'est pas simplement un moyen de subvenir à ses besoins, mais un moyen d’accomplir la volonté divine et de sanctifier chaque instant de la vie quotidienne. Dans la société médiévale, où les notions de classe et de devoir étaient bien ancrées, le travail était souvent perçu comme une corvée, un fardeau imposé à certains. Mais Zita, servant dans la maison des Fatinelli à Lucques, transforma cette conception. Elle considérait chaque tâche qu'elle accomplissait comme un moyen de glorifier Dieu. Pour elle, il n'y avait aucune distinction entre les "grandes" actions spirituelles et les actes simples, quotidiens.

Ce qui distingue Sainte Zita, c'est la joie profonde avec laquelle elle accomplissait son travail. Plutôt que de voir ses obligations comme un poids à porter, elle les vivait comme une vocation sacrée, une chance d'honorer Dieu à travers les gestes les plus ordinaires. Que ce soit en balayant le sol, en cuisinant ou en servant les autres, Zita mettait tout son cœur dans ses tâches, offrant non seulement son temps, mais aussi son âme. Ses actions quotidiennes étaient, pour elle, autant d'opportunités de grandir spirituellement et de rendre hommage à Celui qu'elle servait en tout.

Elle n'était pas simplement une employée qui exécutait des ordres. Son service était un acte d'amour envers Dieu et les autres. Elle voyait chaque geste, même les plus simples, comme une prière, et à travers cela, elle incarnait la véritable essence du service chrétien. Elle nous montre que l’amour et la dévotion ne sont pas réservés aux grandes œuvres ou aux moments de prière, mais qu’ils peuvent imprégner chaque action, aussi modeste soit-elle.

Sa fidélité au service va au-delà de la simple performance de ses tâches. Pour Zita, le travail n’était pas une simple transaction avec ses employeurs, mais une mission spirituelle. Chaque jour, elle vivait selon le principe que tout travail, aussi banal soit-il, a une dimension sacrée si effectué avec amour et foi. C'est dans cette perspective qu'elle montrait que chaque aspect de la vie quotidienne peut être élevé à un niveau supérieur si l'on s'efforce de le faire avec pureté de cœur.

Zita a su, par son exemple, que le travail n'était pas une distraction de la vie spirituelle, mais une extension naturelle de la foi. Son engagement dans la maison des Fatinelli ne se limitait pas à une série de tâches physiques, elle agissait de manière à ce que chaque mouvement reflète son amour pour Dieu. Sa vie illustre cette belle vérité chrétienne : la sainteté n’est pas uniquement réservée aux moines et aux clercs, mais elle peut aussi se manifester dans le travail quotidien de ceux qui, comme elle, servent humblement.

À travers Zita, l’Église nous rappelle que le service humble et dévoué est une forme de sainteté à part entière. Elle incarne la possibilité de sanctifier notre quotidien, de transformer chaque geste, aussi petit soit-il, en un acte d'amour pour Dieu et pour son prochain. Par son exemple, Zita nous invite à voir la beauté et la dignité du travail, non pas comme une corvée, mais comme une participation à l’œuvre divine dans le monde.

Sainte Zita et le travail avec un pauvre


🌟 5. La spiritualité de Zita : prière continue et offrande du quotidien

La spiritualité de Sainte Zita, loin de se cantonner à des pratiques ascétiques ou des moments réservés à la prière, embrassait une vision intégrée de la vie où chaque action, aussi modeste soit-elle, devenait une offrande à Dieu. Dans le monde spirituel de Sainte Zita, il n’y avait pas de séparation entre le sacré et le profane, entre le travail et la prière. Chaque geste quotidien, chaque mouvement de sa main, chaque tâche qu’elle accomplissait devenait un moyen de sanctification. Ses actions n’étaient pas seulement des actes matériels, mais des prières vivantes, des expressions de son amour pour Dieu.

En effet, pour Sainte Zita, la vie quotidienne, avec ses activités simples et souvent invisibles aux yeux du monde, était un véritable champ de bataille spirituel. En balayant le sol, elle méditait sur l'humilité du Christ, qui s'était abaissé pour laver les pieds de ses disciples. Chaque coup de balai devenait un geste de purification, non seulement pour la maison, mais aussi pour son âme. Lorsque Zita préparait le pain, cette simple action semblait revêtir une profondeur spirituelle infinie. En pétrissant la pâte, elle pensait à l'Eucharistie, au Corps du Christ livré pour nous. Cette simple et essentielle tâche devenait ainsi une participation consciente au mystère de la rédemption, un acte de communion avec le Christ crucifié.

Sainte Zita vivait également l’hospitalité comme une vertu profondément spirituelle. Chaque fois qu’elle ouvrait sa porte aux pauvres et aux démunis, elle voyait Jésus lui-même frappant à sa porte, sous le déguisement de la misère et de la souffrance humaine. Ces rencontres quotidiennes, ces moments où elle partageait son pain et son temps, étaient pour elle des occasions sacrées d'adorer le Christ dans le visage des plus humbles. C’était une manière très concrète de vivre les paroles du Seigneur : « Ce que vous avez fait à l'un de ces petits, c'est à moi que vous l'avez fait » (Matthieu 25,40). En ouvrant sa porte à ceux qui étaient dans le besoin, elle offrait non seulement de la nourriture, mais aussi de l’amour, du réconfort et de la tendresse. Chaque geste, si humble soit-il, était vu à travers le prisme de la charité divine.

Ainsi, la vie de Sainte Zita n’était pas marquée par des actes spectaculaires ou des exploits visibles, mais par une constante offrande du quotidien. Son travail était une liturgie silencieuse, un sacrifice constant où chaque acte de service était une prière qui s’élevait vers Dieu. Elle ne cherchait ni à se faire remarquer, ni à accomplir de grandes actions devant les hommes ; son seul désir était de plaire à Dieu à travers le service fidèle de ses semblables. Elle incarnait parfaitement l'idéal chrétien de sainteté dans le monde, un idéal qui ne repose pas sur la recherche de la gloire ou de l'extraordinaire, mais sur la sanctification des actions les plus ordinaires.

Ce modèle de vie spirituelle dans la simplicité est un enseignement précieux pour tous ceux qui cherchent à sanctifier leur propre existence sans se laisser éblouir par les illusions de grandeur ou de prestige. Sainte Zita montre à chacun qu'il est possible de sanctifier ses journées, de transformer chaque minute de sa vie en un acte d’adoration, même dans le cadre d'une vie remplie de tâches matérielles et de responsabilités quotidiennes. À travers elle, l'humilité devient une voie royale vers la sainteté, et chaque action, aussi banale soit-elle, peut être un chemin de rencontre avec Dieu.

Elle est ainsi une maîtresse pour tous ceux qui sont appelés à vivre dans le monde, à travailler dans des environnements parfois difficiles, à gérer des responsabilités simples mais essentielles, et qui désirent pourtant offrir tout cela à Dieu. Dans le simple acte de vivre sa foi au quotidien, Sainte Zita leur montre qu'aucune tâche n’est trop petite pour devenir une offrande d’amour et que le véritable amour de Dieu peut s’exprimer dans la fidélité au travail ordinaire. Elle invite chacun à prendre conscience que le travail quotidien est une grande école de sainteté, une voie sur laquelle Dieu se fait présent dans les gestes les plus simples, les plus humains. Chaque tâche, chaque action quotidienne, devient ainsi une prière, et dans cette prière silencieuse, une rencontre intime avec Dieu.

Vitrail avec Sainte Zita, Église Saint-Honoré d'Eylau (à Paris 16ème)


🛡️ 6. Sainte Zita, patronne des domestiques et des travailleurs invisibles

Sainte Zita, par sa vie humble et discrète, incarne de manière parfaite l'idée que la grandeur ne réside pas dans les titres ou les positions sociales, mais dans la manière dont on vit son quotidien et dans la manière dont on s'engage dans ses responsabilités, aussi petites ou invisibles qu'elles soient. Elle est proclamée patronne des domestiques, des intendants, des servantes et de tous ceux qui œuvrent dans l’ombre, souvent sans reconnaissance ni gloire. Dans un monde où l’on valorise l’apparence, le statut et la renommée, la vie de Sainte Zita nous rappelle que le véritable honneur est celui de servir, sans rien attendre en retour.

L'importance de Sainte Zita réside précisément dans son travail discret et quotidien. En servant sa maîtresse avec amour et zèle, elle ne cherchait ni prestige ni récompense. Elle savait que la véritable grandeur se trouve dans l'amour caché, dans les petites actions accomplies avec dévouement et charité. À une époque où les domestiques et travailleurs étaient souvent méprisés et considérés comme de simples outils dans les rouages de la société, Zita montre qu’il est possible d’atteindre la sainteté non pas à travers des actions spectaculaires ou des faits héroïques, mais par l'accomplissement fidèle et généreux de son devoir quotidien.

En devenant patronne des travailleurs invisibles, Sainte Zita témoigne que chaque travail, qu’il soit vu ou non, qu’il soit reconnu ou ignoré, a une grande valeur devant Dieu. Dans son rôle de domestique, Zita vivait un amour profond du Christ, incarnant une sainteté qui ne cherche pas les honneurs humains mais les bienfaits spirituels. Chaque tâche accomplie, que ce soit faire la cuisine, nettoyer, ou veiller aux besoins de son entourage, devenait un acte d'amour pour Dieu et pour ses frères et sœurs. Dans l’obscurité de son service, elle transformait des gestes simples en prière vivante.

Cela soulève une vérité fondamentale dans le message de Sainte Zita : le Royaume des Cieux n'est pas réservé à ceux qui occupent des postes élevés ou qui accomplissent des exploits spectaculaires, mais à ceux qui, dans l'humilité et le travail quotidien, s'efforcent de servir avec patience, persévérance et amour. C'est en cela qu'elle devient un modèle pour ceux qui, aujourd’hui encore, travaillent dans des emplois modestes et souvent invisibles. Sainte Zita enseigne que le travail des « petites gens » n’est jamais inutile aux yeux de Dieu. Ce n'est pas l’apparence extérieure du travail qui compte, mais la qualité du cœur avec lequel on le fait.

Dans de nombreuses régions, les travailleurs, et en particulier ceux de l'ombre comme les domestiques, les intendants et les servantes, ont pris l'habitude de prier Sainte Zita avant de commencer leur journée, lui demandant sa grâce de persévérance et de joie pour accomplir les tâches qui leur sont confiées. Ils lui confient leurs inquiétudes, leurs frustrations, et leurs espérances, cherchant à imiter la joie tranquille et l'humilité radieuse dont Sainte Zita faisait preuve chaque jour.

En somme, Sainte Zita est un phare de lumière pour tous ceux qui travaillent discrètement et qui, souvent, se sentent oubliés ou dévalorisés par la société. Elle nous rappelle que tout travail fait avec amour et humilité est digne du Royaume des Cieux, même s'il est accompli dans la plus grande discrétion. En honorant Sainte Zita, nous honorons l’idée que chacun, quel que soit son statut ou son métier, peut être un instrument de la grâce divine et un témoin vivant de l'amour du Christ dans le monde.

Sainte Zita, les œuvres de miséricorde


7. La popularité immense de Sainte Zita en Europe

Dès sa mort, Sainte Zita fut honorée dans sa ville de Lucques, mais très vite, sa renommée s'étendit au-delà des frontières de la Toscane, touchant toute l'Europe. La réputation de cette simple domestique, devenue sainte par sa vie d'humilité et de dévouement, se répandit avec une rapidité remarquable, un témoignage éclatant de l'impact profond qu'elle exerça sur ceux qui la découvrirent. Ses vertus de charité, de patience et de service inspirèrent des générations entières, et son culte traversa les Alpes et les mers pour atteindre des contrées aussi diverses que l'Angleterre, la France, l'Espagne et l'Allemagne.

Dès 1580, moins de 30 ans après sa mort, le cardinal Borromée, en Italie, consacra officiellement le culte de Sainte Zita à Lucques. Cela marquait un tournant : Sainte Zita devenait désormais une figure de vénération reconnue au-delà de son petit cercle local. Son nom fut inscrit dans les litanies populaires et sa fête célébrée avec une ferveur grandissante. Lucques, sa ville d'adoption et de sainteté, devint un centre de dévotion où les fidèles accouraient pour implorer l'intercession de celle qui, par son exemple de vie, avait touché tant de cœurs.

Dans des pays comme l'Angleterre, la France, l'Espagne et l'Allemagne, où la foi catholique connaissait des persécutions mais aussi des périodes de renouveau, les domestiques, les serviteurs et les gens de maison s'emparèrent de la figure de Sainte Zita. Elle devint rapidement leur sainte patronne, leur protectrice contre l'injustice sociale et la dureté de leur travail quotidien. On pouvait trouver des petites statues et des fresques à son effigie, parfois placées dans les foyers de ceux qui œuvraient dans l'ombre, souvent dans des pièces secondaires, en lien avec les lieux où ils accomplissaient leur tâche. Sainte Zita était perçue non seulement comme une figure de la sainteté chrétienne, mais comme une symbole du respect et de la dignité du travailleur ordinaire, une référence pour ceux qui, dans la société de l'époque, étaient souvent oubliés ou méprisés.

À Lucques, la fête de Sainte Zita se transforma en une tradition profondément marquée par l'esprit d’humanité et de solidarité qu'elle incarnait. Chaque année, une grande procession parcourait les rues de la ville, rendant hommage à cette servante modèle. Ce qui rendait cette fête unique, c’était que les pauvres étaient invités d'honneur. Leurs vies, marquées par la souffrance et l’humilité, étaient honorées par les portes des riches maisons ouvertes pour leur offrir pain, vin et vêtements. Ce geste faisait écho à ce que Sainte Zita elle-même avait accompli toute sa vie : partager avec ceux qui n’avaient rien, et vivre pour les autres, dans l'amour du Christ et de ses frères. Loin d'être une simple fête religieuse, cette journée représentait une mise en pratique des idéaux que Sainte Zita avait prêchés par sa vie : la solidarité, le partage, la charité active.

Et aujourd’hui encore, Lucques demeure fidèle à sa tradition. Chaque 27 avril, des paniers de pain et des gerbes de fleurs fleurissent dans la ville, déposés aux pieds des statues de Sainte Zita et aux entrées des maisons. Ces symboles de bonté et de générosité rappellent que, même dans un monde moderne souvent froid et matérialiste, les vertus de Sainte Zita vivent encore dans les cœurs. La ville, qui s'honore d'être le berceau de cette sainte servante, garde vivante la mémoire de celle qui a prouvé qu'une vie simple, vécue dans le service et la foi, est plus précieuse aux yeux de Dieu que toutes les gloires mondaines. Sainte Zita, la plus royale des servantes, demeure un modèle de sainteté, une figure toujours vivante qui inspire à travers les siècles ceux qui, dans l’ombre, cherchent à accomplir de petites actions avec un grand amour.

C’est grâce à ces traditions locales, mais aussi à la diffusion de son culte à travers toute l’Europe, que Sainte Zita est devenue une icône de la charité et du travail et reste, encore aujourd’hui, l’une des saintes les plus vénérées dans le monde chrétien.

Sainte Zita honorée à Bastia en Corse, en tant que Sainte Patronne des Jardiniers


♰ 8.Canonisation, Béatification et héritage éternel

Sainte Zita a été une figure vénérée dès sa mort en 1272, mais c’est bien plus tard que l’Église a formellement reconnu son sainteté par des actes officiels de béatification et de canonisation. En 1696, elle fut bénie et déclarée vénérable par le pape Innocent XII, mais ce n'est qu'en 1712 que le pape Clément XI la canonisa officiellement, inscrivant ainsi son nom parmi les saints de l'Église. Sa canonisation n’a pas été uniquement l’acte de reconnaissance de son travail et de son dévouement, mais aussi la confirmation du caractère extraordinaire de sa vie chrétienne. Son exemple de foi et de travail a traversé les siècles et continue de toucher ceux qui cherchent à imiter son humilité et son dévouement dans le quotidien.

Quant à son lieu de sépulture, Sainte Zita repose dans la cathédrale de Lucques, en Toscane, où un tombeau magnifique lui a été érigé. Ce lieu est devenu un centre de pèlerinage où de nombreux fidèles viennent honorer la mémoire de cette sainte qui a sanctifié le travail humble. Son tombeau, situé dans la chapelle de Sainte Zita, est orné d’inscriptions relatant sa vie et ses vertus. La proximité de son tombeau a permis à de nombreux croyants de se tourner vers elle, invoquant son intercession pour obtenir des grâces, notamment pour ceux qui luttent dans leurs propres vies de travail.

Les reliques de Sainte Zita continuent d’être un symbole de sa sainteté et de sa dévotion, et elles sont un témoignage tangible de l’héritage spirituel qu’elle a laissé. À travers ces reliques, l’Église offre aux croyants un moyen de se rapprocher de son exemple de vie chrétienne, de prier à ses côtés et de suivre son modèle de foi en action. Son corps repose dans la chapelle de San Frediano, une partie de la cathédrale de Lucques, où elle est entourée d’un profond respect, toujours vue comme une intercesseur puissante pour ceux qui cherchent à vivre leur foi avec humilité et travail.

Le culte de Sainte Zita s'est non seulement intensifié au sein de la ville de Lucques, mais a également inspiré de nombreux dévoués à travers l'Italie et au-delà, propulsant son exemple de sainteté jusqu'à nos jours. Elle demeure une source vivante de foi et d’inspiration, surtout pour ceux qui travaillent dans des métiers modestes ou en servant autrui. Les fêtes en son honneur, notamment la célébration annuelle de sa fête le 27 avril, attirent des foules de dévots qui viennent célébrer cette sainte modèle de charité et de travail chrétien.

Châsse de Sainte Zita dans la Basilique San Frediano de Lucques (en Toscane, construite de 1112 à 1147)


✨ 9. La merveille de Noël : le manteau prêté et le secours céleste

Avant de passer à la citation et à la prière de Sainte Zita comme nous faisons habituellement, nous allons finir la présentation avec cette histoire légendaire qui est, encore aujourd'hui, restée dans les annales. 

Durant la grande veillée de Noël, alors que toute la cité de Lucques s’unissait dans la prière et le chant des hymnes, Sainte Zita fit une rencontre qui allait marquer la mémoire de la tradition. Ce soir-là, vêtue du manteau que son maître des Fatinelli lui avait confié, elle aperçut, au seuil de l’église San Frediano, un pauvre homme transi par le froid. Sans hésiter, elle lui remit son précieux vêtement :

« Tiens, image souffrante du Christ, reçois de mes indignes mains ce magnifique manteau.»

Elle promit de le récupérer dès la fin de l’office, confiant qu’elle le garderait jusqu’au petit matin pour protéger le pauvre de la nuit glacée.

Au retour de la célébration, alors que les cierges et les chants s’étaient tus et que la nef s’était vidée, Zita chercha son manteau : le banc où il reposait était vide, et le pauvre bénéficiaire s’était volatilisé. Envahie par la crainte de l’infidélité à sa promesse et de la colère du maître, elle se mit à prier devant le Saint-Sacrement, implorant Dieu :

« Ô Dieu de l’étable, secours-moi ! » 

Alors qu’elle regagnait le palais, l’Angélus venait de sonner. À la porte des Fatinelli, un inconnu remit le manteau à son propriétaire, un geste si mystérieux que nul ne sut comment ce vêtement y était parvenu. Lorsqu’il quitta la maison, on vit une couronne de lumière autour de lui : c’était, dit la tradition, un ange envoyé du ciel pour récompenser la charité et la fidélité de Zita. Depuis ce miracle, la porte de San Frediano porte le nom de « Porte de l’Ange », rappel vivant que l’amour des pauvres attire la protection divine.
Source : Maintenant Une Histoire.

Le Miracle de Sainte Zita, tableau peint au XVIIème siècle en Italie


🙏Prière faites par la rédaction :

Seigneur Dieu,
Par l'exemple de Sainte Zita, apprends-nous à sanctifier notre travail quotidien.
Que chaque geste, chaque acte de service,
soit pour nous une prière de louange et d'offrande à Toi.
Que, dans l'humilité et la charité, nous puissions refléter
Ton amour et Ta bonté envers tous ceux que nous rencontrons.
Par l'intercession de Sainte Zita,
guide-nous sur le chemin de la sainteté dans notre vie de tous les jours.
Amen.

Sainte Zita donnant à boire à un pauvre malade


🗣 Citation de Sainte Zita :

"Je ne suis qu’un instrument de la miséricorde de Dieu, et tout ce que je fais, je le fais pour Lui."
— Sainte Zita


Sainte Zita, appelée également Sainte Zite

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