✠ Saint Paterne ✠
Apôtre de la Bretagne – Évêque de Vannes – Moine pèlerin
Fête : 15 avril
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Représentation de Saint Paterne de Vannes |
⚜️ Une jeunesse britannique tournée vers le ciel
Saint Paterne (ou Paternus, dit aussi Padarn dans les traditions galloises) vit le jour dans les premières décennies du Ve siècle, dans les brumes mystiques du Pays de Galles, au sein d’une famille noble d'origine chrétienne. Dès l’enfance, son cœur se tourna vers le Christ. À peine adolescent, il renonça aux vanités du monde pour embrasser l’humilité de la vie monastique. La tradition veut que son père, inspiré par l’exemple de son fils, se retire également du siècle pour devenir moine.
Formé dans les écoles monastiques celtiques, imprégné des écrits des Pères de l’Église, Paterne devient une figure de sagesse et de paix. Il se lia d’amitié avec d’autres grandes figures chrétiennes de l’île, notamment saint Samson de Dol et saint Tugdual, avec lesquels il partage le même feu missionnaire : celui d’annoncer la Bonne Nouvelle aux terres encore semi-païennes d’Armorique.
Il est également surnommé Paterne l'Ancien pour le distinguer de Paterne de Coutances (en Normandie). Il est aussi invoqué lors des grandes sécheresses afin que la pluie revienne.
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Représentation (de l'Église Orthodoxe) de Saint Paterne |
🌍 Jérusalem et l’épiscopat armoricain
Dans une ardeur toute chrétienne, il entreprend un pèlerinage en Terre sainte, à l’imitation des moines irlandais et bretons qui voyaient en Jérusalem la patrie mystique vers laquelle il fallait s’élancer, quitte à ne jamais revenir. C’est là-bas, à Jérusalem même, qu’il reçoit la consécration épiscopale, probablement dans un rite solennel mêlant ferveur celtique et liturgie grecque.
De retour en Armorique, il est accueilli par le roi Caradoc de Vannes, qui le tient en haute estime et lui confie l’évêché de sa ville. Ce choix d’un homme humble, venu de loin, reflète la volonté des souverains bretons d’implanter une Église fidèle à la tradition, enracinée dans la prière et la pauvreté évangélique.
De plus, Saint Paterne a également fait construire d'autres monastères au Pays de Galles et aurait même convertit plusieurs Rois d'Irlande, qui étaient souvent des païens celtes.
🕊️ Mission en Armorique et épiscopat à Vannes
À Vannes, sa réputation de sainteté attire les foules. Il est souvent vu en prière dans les bois proches de la ville, menant une vie de jeûne et d’intercession pour son peuple. Il se lie d’une profonde amitié avec saint Samson, évêque de Dol, autre grand pilier de la chrétienté armoricaine. Ensemble, ils échangent des lettres, se soutiennent dans les épreuves, et bâtissent des ponts entre les diocèses naissants.
Vers le milieu du Ve siècle, traversant les flots de la Manche, Paterne pose le pied sur les rivages d’Armorique, dans une région en cours de christianisation, mais encore travaillée par les anciennes croyances celtiques. Homme de paix et de prière, il évangélise avec douceur, patience et charité, s’adressant autant aux seigneurs qu’aux humbles laboureurs. Son rayonnement est tel qu’on le compare à un nouveau Paul pour la Bretagne.
À Vannes, alors siège épiscopal ancien et influent, la population chrétienne le réclame comme évêque. Il accepte, non par ambition, mais par obéissance à l’appel de Dieu et par devoir envers les âmes. Il administre son diocèse avec un rare mélange de fermeté doctrinale et de tendresse pastorale. Il lutte avec courage contre les résurgences païennes, réforme le clergé, promeut l’étude des Saintes Écritures et fonde ou rénove plusieurs églises rurales. Il est le premier Évêque de Vannes.
Mais comme souvent chez les saints malheureusement, la sainteté suscite la jalousie. Des clercs, faux frères et envieux, commencent à calomnier Paterne, le dépeignant comme orgueilleux ou intrus. Ne souhaitant pas diviser le peuple de Dieu, le vieil évêque choisit l’exil volontaire. Il abdique son siège et se retire dans la solitude, retrouvant la paix des bois, loin du tumulte et des langues perfides.
Buste de Saint Patern dans l'Église Saint Paterne à Vannes
⛪ Retraite, pèlerinage et fin terrestre
Mais le cœur du saint aspire à la contemplation plus qu’aux charges du gouvernement. Il abandonne l’évêché comme nous l'avons expliqué précédemment à cause des jalousies mais également pour se consacrer à Dieu dans le silence.
De retour d’Orient après son pèlerinage à Jérusalem, il s’installe dans un ermitage non loin de ses premières missions, vivant d’aumônes et de prières. Là-bas, il finit sa vie dans une paix profonde, entouré de fidèles disciples. Il meurt vers 510, dans le parfum de sainteté, et est inhumé à Vannes, où son tombeau devint un lieu de pèlerinage.
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Église Saint Paterne de Vannes |
🌿 Anecdote célèbre
Une tradition bien enracinée en Bretagne rapporte qu’un seigneur païen, brutal et moqueur, ayant menacé Paterne lors d’un sermon, fut soudain frappé de mutisme. Paterne, loin de s’en réjouir, pria longuement pour lui, et après trois jours, le seigneur recouvra la parole en confessant publiquement la foi chrétienne. Touché par la charité du saint, il se fit baptiser avec toute sa maison, offrant même des terres pour fonder une église rurale.
Autre récit célèbre : Lors d’un pèlerinage, un mendiant aveugle lui demanda l’aumône. Saint Paterne, n’ayant plus rien à donner, fit le signe de croix sur ses yeux et pria silencieusement. Le mendiant recouvra la vue et s’en alla glorifiant Dieu. L’endroit, près de Plouyé, garda longtemps la mémoire de ce miracle.
📜 Le Vita Paterni : mémoire écrite d’un apôtre
Notre connaissance de la vie de saint Paterne nous vient en grande partie d’un texte précieux : le Vita Paterni, rédigé au VIIe siècle, sans doute dans un monastère breton. Comme toutes les Vitae anciennes, il mêle récits historiques, traditions orales et éléments hagiographiques pour dresser le portrait d’un homme de Dieu, plus soucieux de son salut que de sa renommée.
Le Vita Paterni relate avec simplicité et noblesse son enfance galloise, sa formation monastique, son départ pour l’Armorique, ses labeurs apostoliques, et son accession à l’épiscopat de Vannes. Il insiste sur sa douceur envers les pécheurs, sa rigueur envers les païens obstinés, et son amour de la solitude contemplative, qui le pousse à quitter l’évêché pour retrouver les grottes et les bois de la prière.
Ce texte nous parle aussi de ses dons spirituels : guérisons miraculeuses, discernement des âmes, et même des visions célestes qui guidèrent ses pas. Loin d’un récit romancé, le Vita Paterni est profondément ancré dans l’esprit des premiers siècles chrétiens de Bretagne : celui d’un combat contre les ténèbres, mené non par l’épée, mais par le jeûne, la prière, et la charité.
Le Vita insiste enfin sur la renommée posthume du saint, dont la tombe, située à Vannes, devient rapidement un lieu de miracles et de pèlerinages, attestant la vivante intercession du pasteur disparu
✒️ Parole attribuée dans la tradition bretonne
« Que l’homme apprenne à se taire pour entendre Dieu parler dans le souffle du vent. »
(Attribué à Saint Paterne, transmis par tradition orale au diocèse de Vannes)
🌟 Culte et héritage
Saint Paterne est l’un des sept grands fondateurs de la Bretagne chrétienne. Sa mémoire est célébrée dans de nombreuses églises et communes qui portent son nom : Saint-Patern (près de Vannes), Plouyé, ou encore Ploudalmézeau. Il est le patron secondaire de la ville de Vannes. Son intercession est invoquée pour les malades, les pèlerins, et ceux qui cherchent la paix intérieure.
Son culte s’est répandu au-delà de la Bretagne, notamment dans les milieux monastiques, où l’on vénère en lui l’exemple d’un évêque humble, missionnaire ardent, pèlerin mystique et père spirituel.
Autre petite anecdote, la bière Saint Patern est inspiré de ce Saint lui même par les Bretons.
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Bière Saint Patern avec le Saint sur la publicité |
J'espère que cette présentation vous a plu, nous nous retrouvons demain pour la présentation de Saint Benoît Joseph.
N'hésitez pas à nous rejoindre et à lire nos articles sur les autres rubriques !
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